Reggae Covers Selection

Publié le par realrootslovers

Reggae Covers Selection

Dire que les artistes jamaïcains se sont inspirés de la musique nord américaine est un euphémisme. Dans la deuxième moitié des années 60, la soul music est une large source d'inspiration pour les jamaïcains. Les thèmes, le style, la culture afro-américaine et les voix de la Motown ou autre Stax sont un modèle d'identification important pour les jeunes jamaïcains de l'époque.

Pour moi la corrélation entre la naissance du rocksteady et la soul nord américaine des années 60 est évidente. A l'époque, Studio One est parfois surnommé la "Motown Jamaïcaine". Il y a de quoi car les reprises de hits américains sont nombreuses en Jamaïque. De plus, certaines voix jamaïcaines semblent tout droit sorties d'un studio de la Motown : des Ken Boothe, Alton Ellis, Joe Higgs, Slim Smith ou encore Toots Hibbert non rien à envier à leurs homologues du continent américain. Et croyez moi la liste est loin d'être exhaustive. Je reste toujous impressionné par le nombre d'artistes que cette si petite île nous a offerts.

Donc pour faire lien avec mon propos, je vous propose l'écoute de quelques reprises de hits nord-américains. On notera qu'on est loin de la parodie, certains morceaux en sortent plus puissants, plus profonds.

Enfin pour conclure avant de passer au son, je vous conseille fortement la compil suivante : "Darker Than Blue : Soul fron Jamdown 1973-1980", un double LP sorti sur le label PK. Ce vinyle traduit exactement le propos de ce billet.

Enjoy!

Je pense que quasi tout le monde connait la version originale de Simon & Garfunkel sortie dès 1964 sur un LP puis en 65 sur un 45t. Ici, les Gaylads nous proposent une version rocksteady des plus mélodieuses et douces. Les cuivres contribuent à mettre tout ça en valeur. On est chez Coxsone et le groupe qui joue est les Soul Vendors. Ce morceau propage une mélancolie implacable : à écouter de préférence sur un rocking-chair.

Bang ! Bang! Hit mondial dont l'original est de Cher et non de Nancy Sinatra même si sa version semble jouir d'une plus large popularité. Le film "Kill Bill" a contribué à cela même s'il faut reconnaitre que la version de Nancy Sinatra est superbe. Ici, il s'agit à nouveau d'un rocksteady emmené par un super orgue et des "Bang! Bang!" en harmonie.

A l'origine, en 1968, c'est Tom Jones qui chante ce titre. A l'écoute de sa version il n'y a aucun doute : c'est une chanson d'amour. Musicalement il n'y a rien de fameux, la puissante voix de Tom Jones vient apporter de la consistance aux paroles simplistes d'une chanson d'amour. Et puis, il y a le traitement jamaïcain : je suis archi fan de la version d'Horace Andy. Musicallement ça envoie fort : la ligne de basse est bien lourde. Les cuivres (Bobby Ellis et Tommy McCook) et la flûte (Tommy McCook) subliment le tout qui est déjà rondement mené. Les choeurs et la voix si particulière d'Horace Andy finissent de m'achever. A noter que cette version flûtée se trouve facilement, à bon marché, sur la très bonne compil' "Gussie presenting the Right Tracks". Augustus "Gussie" Clarke est un talentueux producteur des années 70 en Jamaïque. Allez gratter dans ses labels "Gussie P.", "Gussie & Puppy"...

En 71, John Denver nous propose une belle balade avec ce Take Me Home Country Roads. Il y chante en harmonie avec une femme dont je ne connais pas le nom. Chez les Jamaïcains, c'est Toots & the Maytals qui nous magnifient ce morceau. Les paroles sont modifiées pour nous emmener en Jamaïque. La voix de Toots est au top, les harmonies vocales le sont aussie. Superbe! Je ne peux que vous conseillez le LP "In The Dark" de Toots & The Maytals. Ce morceau y inaugure la face B de ce vinyle absolulment crucial.

Ce titre est à créditer au groupe canadien The Guess Who en 1969. On a là un classique de la chanson amoureuse. Je ne me suis jamais remis de la version jamaïcaine produite par Duke Reid. Lorsque Stranger Cole supplie sa dulcinée : "Stop crying over me darling", je frissonne à coup sûr. Que dire des choeurs féminins! Ils me font chavirer à chaque fois. Le tout est emmené par la formation de Reid à l'époque : Tommy McCook & The SuperSonics...excusez du peu. Ce morceau a aussi une valeur toute particulière à mes yeux car mon fils aîné reprend systématiquement les choeurs depuis qu'il a 4 ans. Quel kif d'entendre son fiston chantonner sur un de ses morceaux préférés!

Pour conclure, un chef d'oeuvre! La version originale de Syl Johnson en 68 est monumentale. Le sujet abordé est poignant : is it because i'm black? Les paroles font frissonner. Pas étonnant que les Jamaïcains aient repris ce tube. En effet, s'il y a bien un sujet commun qui tient à coeur les afro-américains et les Jamaïcains dans la musique, c'est le thème de l'oppression, de la discrimination. Pour porter ce titre avec toute l'émotion possible, il nous fallait une voix exceptionnelle : Ken Boothe! Parfait! Il tape juste. Dès les premières phrases les poils s'hérissent, les larmes montent. Le morceau est une secousse au plus profond de l'âme. Un titre indémodable, increvable qui me procurera toujours cette vive émotion.

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j'aime me promener ici. un bel univers. venez visiter mon blog (cliquez sur pseudo) merci
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